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Art du Contretemps
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4 février 2013

Tempête sous un crâne (défi n°95)

Non pas lui ! Il a encore voulu se faire une piste noire. Nina avait gardé mon numéro de portable, heureusement. Et ses enfants. Je me suis trompé de rame merde alors... nos vacances au Pays Basque quels fous rires. Mon frère. Pourquoi toi ? Zut, elle m'a écrasé le pied avec sa poussette, quelle conne, mais quelle conne ! Mais merde. J'aurai dû refuser ce dossier et partir avec eux à la neige. Téléphoner à Georges. J'ai froid. Qu'est-ce que je vais dire aux filles ? j'aurai dû prendre mon imper. Je dois y aller. Faut que j'm'y colle. Premier jour à la fac, premières nuits blanches. Je pars ce soir. Mon portable Georges. La voiture non le train, non la voiture j'aurais les mains et les yeux occupés. Mon Antoine non ! Merde merde merde. Chercher Julie et Zoé à l'appartement. Comment je vais leur dire ? Qui d'autre appeler Patrice Alain Pierre... ça va être dur pour nous tous. Plus tard. Zut il faut que je descende ici. Récupérer la voiture. Merde il pleut, mon costume va être trempé. Mon imper à la maison. Aller à l'appart des filles. Non appeler les copains avant. Merde Georges je dois le prévenir. Serais absent demain pour la réunion de travaux. J'arrive plus à réfléchir. T'es mon meilleur ami. Chienne de vie ! Antoine t'es où ? Reste avec nous. St Gervais, vacances de neige d'une bande de jeunes fous ! Combien 30 ? 40 ans ? On ne savait pas faire de ski à cette époque. C'était le bon temps. Mes clés, zut elles sont où ? Une petite valise rechange rasoir brosse à dents anorak après-skis. Vite aspirine ! Fermer les volets. Georges, mon dossier il comprendra. Le cabinet pourra tourner sans moi. Les constructions de maison peuvent attendre. Zut ça bouchonne. Ça me laisse du temps pour penser. Qu'est-ce que je vais dire aux filles ? Si Anna était encore là. Les pauvres gamines orphelines à peine adultes. Merde merde. Antoine pourquoi tu nous fais ça ? Ce qu'on a pu se marrer tous les deux faire la fête, du bon temps les nanas. Parrain de ta fille Zoé. Zoé mon petit coeur. Julie aussi. Quelle vie de merde ! Trop jeune 65. Gaffe ce con il a failli m'emboutir l'aile. Pourvu qu'elles soient là toutes les deux. Rentrées de la fac. Sinon comment j'fais ? De quoi j'ai l'air ? Elles vont l'voir à ma tête. Antoine vient m'aider là. J'y arrive pas c'est trop dur. Tu dois te marrer là-haut, me voir patauger dans la semoule. Zut fallait tourner à droite. Ah la moto ! Bon sang il m'a brûlé la priorité. Faut que je fasse attention. Appeler les copains avant de monter. Quel choc. Qu'est-ce que j'ai oublié encore ? Faut pas que je craque devant les filles. Je dois les protéger maintenant. Où je vais m'garer encore dans ce quartier ? Là juste au coin, ça ira !

Allo Patrice ? J'ai une mauvaise nouvelle à t'annoncer. Antoine a eu un accident de ski.

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Commentaires
C
Voila une parfaite illustration d'une grosse tempête sous un scalp! Bravo. chloé
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C
J'aime bcp aussi, je me suis même reconnue dans ces monologues intérieurs :-)
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M
Merci à tous et toutes pour vos commentaires... c'est la première fois que je pratique le style du monologue intérieur, ça m'a bien plu de changer mon écriture.
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A
La tempête est bien là, l'affolement avec le désordre des idées qui courent à 100 à l'heure dans la précipitation, pour cette terrible nouvelle, j'ai été scotchée par ce débit haché et le drame qui apparaît peu à peu.
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R
On se laisse emporter, on s'envole avec toi dans la tempête, puis on retombe lourdement au sol avec l'annonce de la terrible nouvelle... Wow.
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